Pour bien démarrer l’année, je vous conseille un rituel annuel qui n’a rien de sorcier… mais peut demander un peu de temps, en fonction de la taille de votre collection de poupées kokeshi.

Les poupées kokeshi sont en bois, et, en tout cas, pour la plupart des kokeshi faites par les artisans traditionnels, peintes avec des pigments. Ces matériaux sont susceptibles de se détériorer avec le temps et il est bon de vérifier de temps à autre que tout va bien. Je vous conseille donc de vérifier une fois par an chacune de vos kokeshi, afin de vous assurer de leur bonne préservation pour les années à venir.

Toutes celles qui sont couvertes de cires (légèrement brillantes) bénéficieront d’un petit passage de chiffon parfaitement sec. Vous pouvez appuyer - les couleurs seront ravivées… car la cire, en s’asséchant, blanchit et ternit les couleurs. En revanche, si vous sentez dès le premier passage de chiffon que le bois « accroche » le textile, n’insistez pas – c’est qu’il n’y a pas de cire sur le bois, ou pas assez pour que ce traitement soit efficace.

En plus de cet entretien tout simple, voici les points à surveiller :

Présence d’insecte.
C’est de loin la priorité : le bois, ancien ou neuf, peut receler de minuscules insectes qui dévorent le bois. On les repère à la présence de sciure autour de la kokeshi, et de petits trous (qui cède sous la pression du chas d’une aiguille) à la surface de la poupée.

Le problème est peu fréquent (je viens de vérifier 400 kokeshi chez moi, de diverses origines, sans aucun souci) mais doit être pris au sérieux. Isolez la kokeshi dans un sachet de congélation et faites-lui subir deux congélations de suite, sans jamais la sortir du pochon : une congélation d’une semaine, une semaine en-dehors du congélateur, une nouvelle semaine de congélation. Ce traitement élimine les insectes indélicats ; la kokeshi est ensuite prête à retourner sur vos étagères.

Si elle était stockée avec d’autres poupées, regardez-les attentivement, mettez-les de côté pour les surveiller au cours des prochains mois et si possible, faites une double congélation de précaution.

*J’ai profité de cette inspection annuelle pour mettre un grand nombre de kokeshi de côté, mon meuble débordait depuis bien longtemps !*

Fissures.
Les poupées kokeshi anciennes ont parfois des fissures à la surface, souvent au niveau de la tête ou aux épaules. Selon l’humidité de l’air de votre logement, ces craquelures peuvent rester stables ou s’agrandir. Si vous constatez que ces fissures s’amplifient, ou que de nouvelles apparaissent, c’est que l’air chez vous est un peu trop sec pour les kokeshi. L’idéal serait de placer des petits contenants d’eau à proximité – en faisant bien attention à ce que les kokeshi ne soient jamais mouillées.

Les rassembler dans un meuble fermé / vitré peut également améliorer la situation.

Décoloration.
Les pigments utilisés sur la plupart des poupées kokeshi sont sensibles à la lumière, en particulier le violet, le jaune et le vert. Vous pouvez vérifier si les couleurs passent en comparant les couleurs du devant de la kokeshi avec celles du dos : si les couleurs de l’avant de la poupée vous semblent atténuées, c’est le signe que la kokeshi reçoit trop de lumière. C’est un enjeu entièrement esthétique et certains collectionneurs ne s’en soucient pas, c’est à votre choix. Pour préserver les couleurs, certains ne jurent que par le rangement au fond du tiroir… – un choix drastique ! Personnellement, je place mes kokeshi dans un meuble vitré peu exposé à la lumière du jour.

Entretenir sa collection de kokeshi